2013.08.30_seine-canoe-kayak-13

Paris-Honfleur, 1 canoë, 2 potes, 4 bras, 8 jours

Quand j’entends Fabrice derrière moi parler d’un ton affolé, je prends tout à coup conscience que 1 : nous sommes sur un canoë ; 2 : on dérive dangereusement sur la Seine ; 3 : il fait nuit noire et autour de nous je ne vois rien, à part le reflet de la nuit sur l’eau.

- Arnaud, c’est la meeeeeerde ! On n’y voit absolument rien là ! On fait quoi ?
- … Attends Fabrice j’ai une idée, je vais nous éclairer avec la lampe torche de mon téléphone…

Je tends fébrilement mon téléphone  devant moi, sans lâcher la pagaie – étrange, je ne sens même pas le canoë bouger – et là défile lentement le décor… Une chaussure qui flotte… une table… Une télé à écran plat ?!!….. Je sors enfin de ce rêve, assis sur mon lit avec mon téléphone à la main, à côté deDelphine réveillée qui se fout de moi :)

3 jours que nous sommes rentrés de notre trip en canoë
3 nuits que j’en rêve au point d’être somnambule !

Direction Honfleur !

Revenons quelques jours en arrière. Après une semaine de préparation, la mise à l’eau de notre canoëMafaflotte a marqué le début de cette aventure, sur la rive droite de la Seine, face à l’île Saint-Denis. Comme pour nous rappeler notre destination, l’une des premières péniches que nous croisons arbore en lettres blanches le nom d’Honfleur. Un hasard ?

Se déplacer en canoë, c’est la liberté de partir à tout moment et de s’arrêter n’importe où, d’un léger coup de pagaie, pour contempler un paysage ou une famille de cygnes, pour prendre une photo ou se repérer à l’aide du GPS intégré au smartphone, pour manger, pour faire une sieste dans un parc, ou pour passer une écluse.

Hé ouai, on a passé des écluses en canoë !

De nombreux moments de bonheur me reviennent en rédigeant ce post, comme ces éclusiers qui nous ont permis de passer certaines écluses entre Paris et Rouen, les vaches qui se sont regroupées autour de notre tente à notre réveil, un pizzaïolo et ses 100 recettes de pizzas, notre lutte contre un vent de face sous une pluie battante, et tous ces riverains qui nous saluaient pendant qu’on glissait sur l’eau :

- Vous allez où ?
 A HONFLEUR !!!!!!!
Quoi ?! Mais vous venez d’où ??
De PARIS !!!!!
Wow ! Bon courage !

Donato et Maude, Véronique et Herbert, Thomas et ses parents, Pascale, Christelle, Thomas, Martine et leurs amis honfleurais, autant de personnes qui nous ont généreusement accueillis, voire même hébergés chez eux, et envers qui nous ne serons jamais assez reconnaissants. Ce voyage m’a donné une meilleure image des français, et une belle leçon d’hospitalité.

8 jours sur l’eau, 370km parcourus, et quelques ampoules

On peut résumer ainsi ces 8 jours passés à descendre la Seine : départs matinaux, petit-déjeuner dans une boulangerie ou à l’aide du feu de bois de la veille, mise à l’eau, puis on pagayait, on pagayait, et on pagayait encore, jusqu’à ce que nos estomacs s’en mêlent. On accostait dans un coin tranquille et discret près d’une ville et on part à la recherche d’un restau, la pagaie sur l’épaule. Après un déjeuner gargantuesque et une pause pour digérer, retour au Mafaflotte qui nous attendait sagement, protégé par une chaîne et un cadenas de vélo. On pagayait jusqu’à 17H, l’heure de l’apéro ! On trouvait toujours un endroit sympa et en attendant le lendemain, la seule activité sportive était le lever de coude ;) Ci-dessous vous trouverez ma sélection de photos de ce trip.

Les photos du trip, en attendant la vidéo

J’ai plus d’une heure de rushes vidéo à découper et à monter, pour en faire une vidéo de moins de 2 minutes. C’est un travail monstrueux mais ça me permet de me replonger dans tous ces bons moments passés à se la couler douce.















Retour à Paris, en moins de deux heures…

Quel que soit le nombre de fois que l’on part en disant « Adios Paris »on finit toujours par y revenir !Après 8 jours à descendre la Seine jusqu’à Honfleur, c’est en moins de deux heures que nous rentrons chez nous, des souvenirs plein la tête. Nous étions sensés prendre une location de voiture pour rentrer à Paris, mais cela aurait contraint l’un d’entre nous à ramener le véhicule à Honfleur dans la journée puis à rentrer en train. Mais mon ami Nicolas a accepté de faire l’aller-retour pour venir nous chercher, accompagné d’une bonne surprise : ma Delphine et sa sœur !


  1. 31 août 2015 @ 18 h 47 min Maxime

    Salut les gars ! Je rentre d’un trip à vélo de Paris à Amsterdam avec un pote et en traversant la Seine cette après-midi je me suis dit mais pourquoi pas la descendre jusqu’a la mer ? Après le bas du corps il faut se muscler le haut ! Petite recherche pour voir si c’est faisable et je tombe sur votre aventure, bravo à vous ! Ne connaissant rien du canoë/kayak, y a-t-il la place pour prendre les sacs ? Et quelle est la différence entre le canoë et le kayak ? Plus important, comment avez-vous rapatrié le canoë jusqu’a Paris ? On a connu une sacrée galère avec les vélos dans le train alors je me demande comment vous avez fait avec le bateau. Merci d’avoir partagé votre beau voyage et bonne continuation !

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  2. 31 août 2015 @ 18 h 40 min Maxime

    Salut les gars, je rentre d’un trip en vélo de paris à Amsterdam et en traversant la Seine cette après-midi je me suis dit mais pourquoi pas descendre la seine jusqu’a la mer ? Après le bas il faut se muscler le haut du corps ! Petite recherche rapide pour voir si c’est faisable et je tombe sur votre aventure, bravo à vous ! Ne connaissant rien du canoë, y a-t-il la place a bord pour les sacs ? Et quelle est la différence avec le kayak ? Et point important comment avez-vous ramené le canoë à Paris ? On a connu une sacrée galère avec nos vélos dans le train alors je me demandais ce qu’il en était pour le canoë. Merci d’avoir partagé votre aventure et bonne continuation!

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    • 31 août 2015 @ 18 h 57 min Arnaud

      Salut Maxime

      Le kayak et le canoë sont aussi différents qu’un Pepsi l’est d’un… jus de pomme. :)
      Dans un kayak on pagaie assis au fond de l’embarcation, les jambes allongées. Alors qu’en canoë on peut être assis ou avoir un genou au sol.
      Autre différence : si tu retourne ton canoë tout ce qu’il contient se retrouve à l’eau, tandis que tu trouveras généralement un compartiment étanche à chaque extrémité des kayaks.
      Dans notre canoë il y avait largement la place pour stocker un sac de rando de 50 litres et un sac de 20 litres.

      Pour le retour nous avons mis le canoë sur le toit de la voiture qui est venue nous chercher à Honfleur.

      Si tu as d’autres questions, n’hésites pas

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  3. 16 mai 2015 @ 21 h 15 min Alain

    Oui, c est toujours sympa un petit tour sur l eau.
    Tellement sympa que nous partons nous aussi, la semaine prochaine,faire un petit rond sur l eau de Compiegne à Martigues.
    En autonomie totale et pour que se soit plus simple, avec deux kayaks de course en ligne.
    Arriverons nous au bout?
    A suivre…..

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    • 17 mai 2015 @ 9 h 15 min Arnaud

      Wow ah ouai c’est un tout autre défi ! Ca revient à traverser la France en kayak de haut en bas ! Bravo les gars !
      Ca m’intéresse, quand vous arriverez au bout des +975km j’aimerais bien avoir vos impressions sur votre trip.

      Ahh le kayak… Si je devais refaire Paris-Honfleur ce serait en kayak. On s’y sent encore plus libre !

      Comment allez-vous gérer l’autonomie complète ? Vous utiliserez des tentes ou bien allez-vous tarper ?

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      • 8 novembre 2016 @ 11 h 57 min Alain

        Désolé de ne revenir si tardivement, c’est en rêvant à ma future sortie que j’ai retrouvé par hasard ce poste que j’avais laissé en mai 2015.
        Effectivement, nous avons mené à bien cette sortie; mais bloqués par un vent de sud assez fort ce jour là nous nous sommes arrêté au bout du canal d’Arles à Fos après 24 j.
        Côté matériel, c’était assez minimaliste.
        Nous sommes arrivés à un total de 25 kg chacun , bateau et vivres pour 2 ou 3 jours , vêtements, trousse de toilette et matériel de camping compris. Les nuits : 9 en camping quand nous en trouvions, 9 en bivouacs, et 5 à hôtel. Pour la nourriture un bol de quinoa agrémenté de pastilles vitaminées le matin, barres protéinées dans la journée et soupe lyophilisée épaissie de pâtes pour les soir de bivouac quand nous n’avions pas de restau à proximité.

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      • 8 novembre 2016 @ 12 h 32 min Alain

        Suite : Pour le parcours : Remonter l’Oise de La croix St ouen jusqu’à Compiègne, L’aisne puis le canal latéral à l’Aisne, le canal de la Marne à l’Aisne, le canal latéral à la Marne puis le canal de la Bourgogne à la Champagne, La Saône, le Rhône pour terminer le canal d’Arles à Fos. Sur le parcours, outre une vingtaine que nous avons franchies, ainsi que le Tunnel de Balesme, interdit au kayak, nous avons du effectuer environs 180 portages (1,2km pour le plus long)sur les quelques 200 écluses du trajet. Réjouissances pratiquées bien souvent dans la boue, transformée en pâte à polir dans nos sandales et nous mettant assez vite les pieds en sang, alors que nous avons fini notre parcours sans une ampoule aux mains…/…

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      • 8 novembre 2016 @ 12 h 52 min Alain

        Suite: Pour ce qui est des paysages traversés, sur les canaux l’horizon n’est souvent pas bien lointain et nous n’avons pas vu grand chose non plus des villes traversées. Il nous a fallu arriver sur la Saône puis le Rhône pour voir s’élargir le paysage et là, c’est du grand spectacle ! Tout est grand ! Même les orages, sur le Rhône c’est dantesque! Mais puisque c’est la confrontation à la nature que nous étions venu chercher… Et puisqu’il est question de nous; nous sommes deux jeunes retraités, à peine 120 ans à nous deux au moment des faits, adversaires réguliers aux championnats marathon kayak mais maintenant hors des limites pour lutter à armes égales contre des gamins de moins de 60 ans.
        Et je me demande si je ne vais pas le refaire parce que vraiment cela marque en profondeur.
        A nos âges, on se défoule comme on peut…

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        • 15 novembre 2016 @ 10 h 50 min Arnaud

          Salut Alain, merci pour tes retours d’expérience, ça fait plaisir d’avoir de tes nouvelles.
          T’as bien raison de profiter de la vie après la retraite ;)

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  4. 13 janvier 2015 @ 11 h 01 min Eric Marion

    Salut Arnaud,
    Très heureux de cette rencontre à la Société des Explorateurs pour la projection de « Gold Of Bengale ».
    Je viens de voir la vidéo de cette ballade sur la Seine. Joli périple mis en musique. Impressionnant les écluses avec les gros gabarits.
    Un petit commentaire pour Jean Pierre Courgeon. Je fais de longs trip en kayak, les villes ou villages sont l’occasion de s’arrêter, de ravitailler, de visiter, de rencontrer et surtout de mesurer le décalage entre ce que l’on vit sur l’eau et ce retour temporaire à la civilisation citadine. Cette sensation d’arriver et de découvrir une ville ou un village est un vrai bonheur à chaque fois.
    Je vous souhaite à tous de belles balades en canoë ou en kayak pour 2015.
    Arnaud se sera avec plaisir de se voir et prendre un verre très bientôt.
    Et bien sur, un petit tour en kayak un samedi matin au club de Bry sur Marne, quand tu veux.
    Eric Marion
    PS : Une amorce de projet sur la restauration d’un film sur des pionniers qui traversèrent en kayak l’Afrique du Gabon au Mozambique dans les années 50 : https://www.youtube.com/watch?v=plvqJVEitBU

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    • 13 janvier 2015 @ 14 h 08 min Arnaud

      Salut Eric,

      Je te prend au mot, on passera te voir avec Favrice un samedi matin avant notre trip en kayak dans le grand Nord.
      A très bientôt ;)

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  5. 12 décembre 2014 @ 12 h 21 min Courgeon Jean-Pierre

    Bravo les gars! Votre aventure me fait envie .Pour ma part en septembre dernier nous avons descendu le Loire sauvage (12Okms en 3 jours) avec un Sevylor Hudson gonflable.Mais,chaque soir nous faisions la navette pour remonter chercher le matos de camping.Etiez vous totalement indépendants le long de votre descente?Nourriture et couchage?A quelle charge étiez vous? J’envisage toujours en septembre pour une question de hauteur d’eau de faire Blois-Saumur en 5 jours.Pensez vous qu’une tente 2 sec et un duvet + la nourriture et vetements secs permettent d’etre autonomes? PS:J’ai 64 balais et je passe un peu pour irresponsable autour de moi!Merci par avance de votre réponse et j’en suis sur:bonne prochaine aventure!

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    • 12 décembre 2014 @ 14 h 45 min Arnaud

      Salut Jean-Pierre ! Merci pour ton message !!

      Nous étions indépendants pour le couchage, et nous déjeunions/dînions dans des restaurants longeant le fleuve. A l’aide de Google Maps sur un smartphone, on en savait + sur les villes qui nous attendaient et sur les virages à préparer en traversant le fleuve (attention aux bateaux de FRET, regarde fréquemment autour de toi).

      J’ai découvert ce site qui permet de connaître la distance d’un trajet en bateau entre deux villes. Il fonctionne avec la Loire également : http://www.vnf.fr/calculitinerairefluvial/app/Main.html

      Si tu peux, ne t’encombre pas avec les repas. Fais des pauses et achète le nécessaire dans un restau/superette. Tu pourra en profiter pour recharger ton téléphone. Pour les pauses snack sur le Emporte des fruits secs, des gâteaux, et 2 bouteilles d’eau d’1,5L.

      Côté vêtements, j’avais 3 T shirts, 3 caleçons, 2 shorts, un chapeau de paille et une paire de tongs.

      Je te conseille un canoë à coque rigide. C’est plus cher mais c’est aussi plus maniable et plus pratique. Tu auras d’autant plus d’espace de rangement pour ton sac. Tiens moi au courant si tu as d’autres question. Bye !

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